Etre bien accompagnée, qu’est-ce que ça veut dire ?

Evidemment, en matière d’allaitement, il devrait y avoir autant d’accompagnements différents qu’il y a de femmes, de parents.

Il y aura celles et ceux qui n’auront besoin de rien ni de personne, prenant une chose, un jour,  après l’autre, se soutenant mutuellement, serrant les dents parfois, et menant, cahin-caha, leur bonhomme de chemin. D’autres  voudront prouver à la terre entière (conjoint et proches inclus) qu’elles sont capables de s’en sortir très bien toute seule et que, quoiqu’il arrive, cela marchera parce qu’il le faut. D’autres encore  auront juste envie d’être rassurées dans ce qu’elles entreprennent et se rendront vite compte qu’elles s’en sortent vraiment bien. D’autres enfin auront besoin d’être très entourées car rien ne se passe comme elles l’avaient imaginé et elles sont désemparées.

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Quand on accompagne l’allaitement, ce n’est donc pas toujours facile de trouver la juste distance, ni trop, ni trop peu. C’est peut-être cela qui rend si difficile l’approche de l’allaitement : certes,  il y a des règles de base à connaître mais, au final, rien n’est gravé dans le marbre ; rien n’est clair, net et précis ; rien n’est vraiment scientifique, mesurable, quantifiable… J’aime à dire qu’il ne s’agit pas d’une science exacte (ni d’une science tout court d’ailleurs) et que, quand problème il y a, c’est ensemble, avec les parents, que nous menons l’enquête, que nous cherchons des pistes pour améliorer les choses. Parfois, on peut tâtonner avant de trouver la solution, parfois aussi le temps devient un allié puisqu’il permet que les choses s’installent d’elles-mêmes, et seule la présence empathique de l’accompagnant  fera la différence.

Alors, quand on cherche à être accompagnée, comment faire pour trouver ce qui nous conviendra ? Je ne le dirai jamais assez : avant tout S’INFORMER, auprès de sources fiables. Je risque de ne pas être très objective en citant celles-ci, mais une fois encore je revendique ma subjectivité.

  • Les associations de soutiens de mères à mères. Elles sont d’une richesse informative et humaine incroyable. Qu’il s’agisse de soutien virtuel (de nombreux sites et groupes Facebook sont très actifs), direct (par le biais de réunions mensuelles ou par des permanences téléphoniques) ou par leurs bibliographies étoffées, elles ont dans mon cœur une place toute particulière. C’est une véritable chaîne humaine (bien souvent féminine évidemment même si le père à toute sa place) qui s’est mis en place depuis de nombreuses années. On y prend ce qui nous plait, on laisse de côté ce qui ne nous convient pas, et peu à peu on construit son propre modèle d’allaitement. Pour n’en nommer que quelques-unes en France : www.lalecheleague.fr, www.lllfrance.org, www.solidarilait.com etc… Souvent elles sont décriées, malmenées, critiquées : les femmes qui les font vivre défendent l’allaitement, on ne peut pas leur demander d’être dans la mesure… Plus qu’extrémistes, je pense qu’elles sont (que je suis ;)) extrêmement passionnées (je signe et je persiste sur cette affirmation) ! Le site de la Cofam (Coordination Française de l’Allaitement maternel http://www.coordination-allaitement.org/) recense grand nombre d’elles et peut vous aider à en trouver une proche de chez vous.
  • Les consultants en lactation IBCLC ( www.consultant-lactation.org), métier méconnu en France. Il en existe en libéral, en PMI, en structure hospitalière (mais souvent on ne donne pas à ces derniers la possibilité de travailler correctement avec les mères). Cet agrément doit être recertifié tous les 5 ans pour être validé, soit par formation continue, soit en repassant l’examen. En Amérique du Nord, notamment, un véritable partenariat s’est installé entre ces professionnels et le corps médical, pour le plus grand bien des mères et de leurs bébés.
  • Enfin, parmi les professionnels de santé, exclusivement ceux qui se sont formés et se forment régulièrement à l’allaitement : sages-femmes, médecins généralistes, pédiatres. Pour les connaître ? Le bouche à oreille avant tout ; ensuite un petit truc visuel auquel prêter attention : la couleur du soutien se découvre dès l’entrée dans la salle d’attente ou le cabinet ; présence ou non d’affiches et de lectures sur l’allaitement maternel, présence ou non de sous-main, porte-crayons ou calendrier à l’effigie de marques de laits artificiels mais aussi possibilité ou non de donner à téter à bébé pendant l’acte médical, possibilité ou non de donner à téter dans la salle d’attente (si si c’est du vécu : une maman que je connais s’est retrouvée, après la consultation, avec son bébé dans un petit cagibi où se trouvaient les fournitures ;( ).

Finalement, le plus important c’est de se sentir en confiance avec les personnes qui nous entourent dans cette aventure, peu importe leur fonction et leur titre. En ayant toutefois auparavant fait un tri des informations qui relèvent du mythe et de celles qui sont réalité : des mythes peuvent malheureusement aussi être véhiculés par les personnes les mieux intentionnées du monde… Pour cela, pas besoin de multiplier les lectures : un ou deux livres complémentaires peuvent suffire en première approche. Pour ma part je conseille « L’allaitement malin » de Véronique Darmangeat, IBCLC collection Quotidien Malin et « L’allaitement comprendre et réussir » du Dr Jack Newman et  deTeresa Pitman.

Et pour vous : quel a été le meilleur accompagnement ?

6 commentaires sur “Etre bien accompagnée, qu’est-ce que ça veut dire ?

  1. Le soutien et l’information dont j’ai eu (encore) besoin je l’ai trouvé dans les réunions de mères à mères. Elles sont pour moi une source intarissable d’informations et de témoignages qui m’ont permis de faire des choix éclairés avec ce que je suis, ce que je peux et mes envies.
    Cette information m’a permis de mener notre allaitement sereinement malgré un tout début contrariant et déroutant.
    Alors un grand grand merci !!!

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  2. Pour ma part : Réunion « allaitement » d’une petite association Naître Allaiter Grandir.(récemment également la leche league).
    La préparation à la naissance, le personnel de l’hôpital où à eu lieu la naissance (des femmes patientes attentives et passionnées), consultante en lactation.
    Médecin généraliste formé sur le sujet ! Ce qui permet un soutient lors des rdv mensuel.
    Orientée au début vers une ostéopathe spécialiste bébé et notamment formée sur l’allaitement…
    Autant de personne qui ont contribué à notre allaitement.

    Il y aussi les livres, internet…

    L’accompagnement de mon mari était essentiel ainsi que l’aide de ma maman et ma grand-mère.
    En fait, c’est un tout… Une aventure très riche ! Et c’est ce qui en a fait un bonheur !

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