L’allaitement, de l’égoïsme ? ? ?

« Bon, Madame, maintenant ça suffit les compléments à la seringue, l’allaitement, tout ça, il faut lui donner un biberon à ce bébé, il faut arrêter d’être égoïste ! » Voici les propos tenus par son gynécologue à une jeune maman d’un bébé de 6 semaines. Cela faisait juste 6 semaines qu’elle soulevait des montagnes pour faire en sorte que son bébé reçoive ce que la nature a prévu pour lui : le lait de sa maman. J’accompagnais cette jeune femme dans son allaitement. Elle m’a appelée après sa consultation : je n’avais plus qu’à la « ramasser à la petit cuillère » tellement elle avait été blessée, chamboulée et totalement désorientée par cette assertion terriblement culpabilisante et jugeante.enmangeanttaggée

Autre histoire, autre contexte : bébé de 3 mois, maman grippée, le médecin refuse de prescrire quoique ce soit sous prétexte qu’il est égoïste d’allaiter encore, que cela n’apporte plus rien au bébé, que c’est juste pour le plaisir de la maman. Heu… quelqu’un peut m’expliquer là ? Méconnaissance totale de l’allaitement et de son contexte médical (bien sûr qu’il est possible de se soigner quand on allaite !), associée à un commentaire sexiste déplacé, ou je me trompe ? Il est certain que le PLAISIR est un mal épouvantable. Surtout pour une femme. Je retiens mon commentaire mais je n’en pense pas moins…

Allez encore une autre : une jeune femme demande à sa belle-sœur allaitante si elle a déjà tiré son lait pour que le papa puisse aussi nourrir son fils. Devant la réponse négative de la maman, elle s’exclame « Et ça ne te gêne pas qu’il ne puisse pas lui donner du lait lui aussi? Franchement, c’est pour ça que je trouve les mamans qui allaitent complètement égoïstes ! » Heureusement, dans cette histoire, le papa est (vaillamment 😉 ) intervenu, signifiant qu’il n’allait quand même pas priver le bébé de ce beau lien qu’il tissait avec sa maman et que son tour pour le nourrir viendrait bien assez tôt ; qu’il trouvait triste que l’on pense que le seul moyen de s’occuper de son enfant était de le nourrir : il avait mille autres moyens de se lier à lui. Bien dit !

Que dit le dictionnaire Larousse, quant à lui, de l’égoïsme ? « Egoïsme : attachement excessif porté à soi-même et à ses intérêts, au mépris des intérêts des autres. »

On comprend de suite mieux en quoi une mère qui allaite est égoïste :

  • elle répond 24h/24h aux besoins de son enfant en le nourrissant notamment en moyenne 8 à 12 fois par 24H ;
  • elle préfère donner à son bébé un lait adapté à sa physiologie, plutôt qu’un lait artificiel, utile dans certains cas, mais néanmoins pâle reflet du lait maternel ;
  • quelles que soient les éventuelles difficultés rencontrées, elle va chercher tous les moyens possibles pour faire en sorte de réussir à poursuivre son allaitement ;
  • si l’allaitement est douloureux (ce qui n’est pas une fatalité, ne l’oublions surtout pas), elle va parfois serrer les dents en « attendant que ça passe » (un peu trop souvent à mon goût, aucune mère ne devrait JAMAIS sacrifier son bien-être pour celui de son bébé), ou bien encore elle va chercher une solution pour continuer à allaiter sans souffrir ;
  • enfin, horreur de l’horreur, elle peut même prendre PLAISIR à allaiter son enfant.

La conclusion s’impose d’elle-même non ? Une mère qui allaite méprise évidemment totalement les intérêts de son enfant… Arghhhhhhhh ! Je ne peux cesser de m’interroger : comment et pourquoi peut-on en venir à penser qu’allaiter c’est égoïste ? Comment et pourquoi une mère peut-elle se dire elle-même  : « je ne voudrais pas que si je continue à allaiter ce soit par égoïsme… » ?

J’avoue ne pas trouver de réponse. Très clairement, il y a là un problème de société, une vision totalement erronée de l’allaitement, un diktat sur ce qu’est la « bonne » ou la « mauvaise » mère, une peur viscérale de la « fusion » entre un bébé et sa maman (temporairement nécessaire et constructive selon moi, car créatrice de confiance et d’autonomie chez le tout-petit). Ce à quoi j’ajouterais même une curieuse façon d’aborder la notion de plaisir féminin…

Pour conclure, dernière petite histoire vraie : bébé a un frein de lèvre épais qui empêche sa bouche de s’ouvrir grand ce qui blesse maman. Celle-ci ne veut pas faire sectionner ce frein se disant que ce serait par pur égoïsme puisque c’est « juste » pour son confort. Et puis elle chemine. Elle avait pour projet un allaitement long (ou non-écourté, bref en France plus de 6 mois) parce qu’elle était certaine que son lait était celui qui était adapté à son bébé. Seulement, avec cette douleur permanente, l’allaitement devient difficile pour elle et elle est de plus en plus tentée de l’arrêter. Elle réalise peu à peu que si elle décide de faire cette petite intervention sur son bébé, lui aussi en bénéficierait puisqu’il serait allaité plus longtemps. Elle a alors entrepris un parcours du combattant (je peux vous assurer que cela l’a été, aucun professionnel de santé toulousain n’acceptant d’effectuer ce geste…) pour faire sectionner le frein.

Bébé a pu être allaité comme sa maman le souhaitait. Pour son plus grand bien. Dans son propre intérêt. Et oui, maman y a également trouvé son compte, ce qui est tout aussi important : l’allaitement, n’est pas « seulement » une manière de nourrir, c’est une rencontre, une question d’équilibre entre deux êtres ; il est primordial que chacun en tire bénéfice.

NB Pour les personnes qui me suivent régulièrement, petite explication de mon silence de ces derniers mois : il en est de l’inspiration comme d’une plume qui vole au vent, parfois il est bien difficile de l’attraper. Même à mon petit niveau, on peut connaître ce genre de difficulté. Et puis… je travaille sur un joli projet encore un peu secret… Bon, aujourd’hui, je m’y suis remise et j’ai d’autres idées d’articles en tête : promis je continue sur ma lancée mensuelle. Si vous avez envie de me proposer des sujets, n’hésitez pas. Merci !

 

« Ce sont MES seins ! »

Ni ceux de bébé, ni ceux de mon conjoint, ni ceux de qui que ce soit d’autre d’ailleurs, les MIENS, à moi toute seule !

Oui l’allaitement, tout comme la maternité et l’accouchement, nous invite à vivre notre corps de manière inédite. Parfois, il peut être difficile d’être autant sollicitée (rappelons qu’il est normal qu’un nourrisson tète 8 à 12 fois par 24 heures) ; d’autres fois, on est émerveillée par ses capacités incroyables ; parfois encore, se réveillent de vieilles blessures plus ou moins profondément enfouies, qui touchent à notre intégrité corporelle…

Autant de femmes différentes, autant de façons différentes d’être en lien avec son corps. Si l’on rajoute à cela la vision de « l’extérieur », des « gens », des « autres », de la « société », sur nos propres seins et l’utilisation que l’on en fait, on n’a pas fini de s’interroger sur ce qui est « bien » ou non de faire avec eux !

nueL’autre jour, j’ai accompagnée dans son allaitement une jeune femme qui avait beaucoup de mal pour allaiter partout. Il fallait que le moment de la tétée soit entouré d’un « rituel », de la mise en place « d’écrans » entre elle et l’entourage pour qu’elle se sente à l’aise même chez ses propres parents, plus encore dans sa belle-famille ou chez ses amis, ne parlons évidemment pas de lieux publics. Son bébé avait 3 mois.
J’ai toujours trouvé cette difficulté étonnante tant, dans mon ressenti à moi, le fait d’allaiter était un acte quotidien que je réalisais avec un naturel évident (pour information, personne, absolument personne, n’avait jamais allaité autour de moi, dans une famille pourtant fort nombreuse 😉 ). Etonnante aussi parce nombreux sont les seins que l’on voit en liberté sur la plage, ou « au balcon » de maintes mannequins et autres people, sans que cela ne pose souci à qui que ce soit. Etonnante encore, parce cela traduit, à mon sens, mais je peux me tromper dans mon interprétation, comme une honte, une gêne à utiliser ses seins dans leur fonction nourricière ; comme si tout de suite le regard des autres se posait sur notre intimité sexuelle, comme si nous faisions ainsi preuve de pornographie.

Entendons-nous bien, il ne s’agit pas pour moi de « brandir » ses seins à tout bout de champ, je me suis déjà exprimée sur le sujet et je reste convaincue qu’allaiter partout, de manière discrète fait beaucoup plus en faveur de l’allaitement, qu’un exhibitionnisme militant.

Bien sûr, nous ne pouvons dissocier nos seins de ce que nous avons pu vivre avec notre corps, de notre histoire intime, personnelle, voire sexuelle. En ce qu’elle a eu de positif comme de négatif. Et si justement l’allaitement nous permettait d’avancer dans une nouvelle découverte de notre corps et de nous réapproprier la totalité de ses aptitudes ?Certes aussi, tout un passif culturel (judéo-chrétien ou autre), sépare résolument la procréation du plaisir de la sexualité, comme s’il fallait se détourner de l’un pour mieux vivre l’autre, comme si l’un et l’autre étaient totalement incompatibles. Mère ou putain il n’y aurait aucune alternative ! Et bien non, nous avons eu la chance de naître femme (oui j’en suis convaincue ! ) et d’avoir ainsi à notre disposition une large palette de potentialités.

Au risque de choquer, j’aime à dire que nos seins sont « multifonctions », comme nous le sommes nous-mêmes en tant que mère et amante, et que c’est une grande richesse d’avoir ainsi autant de possibilités qui s’ouvrent à nous.

Alors, Messieurs, qui « voulez retrouver « vos » seins (heu, non désolée, ce sont ceux de votre femme) pour vous tout seul» (remarque que je trouve fort infantile et déplacée mais malheureusement déjà entendue), Mesdames, qui n’osez voir votre corps comme une merveille de la nature, échangez, discutez ensemble, interrogez-vous dans votre fort intérieur : et si je vivais mon (notre ;)) allaitement différemment ? Et si je changeais mon regard ? Et si je décidais de ne plus prêter attention à celui des autres et me plongeais dans celui de mon bébé ? Un cheminement qui peut se faire petit à petit et qui, je le pense sincèrement, vaut le détour. Pour que peu à peu tous, chacun de nous, « les gens », « les autres », changent eux aussi leur vision d’un sein nourrissant un tout-petit. Pour que peu à peu chaque femme, qu’elle allaite ou non, renoue avec une féminité totale qui n’exclut aucune facette.

Je continue à rêver.

 

« Demain… je le laisse…»

Après, au pire, quelques semaines, au mieux quelques mois, maman et bébé suivent des chemins séparés durant plusieurs heures par jour. Je suis toujours impressionnée par la détermination de ces femmes, à qui ont ne facilite pas forcément la tâche, qui décident de poursuivre leur allaitement à la reprise du travail.

J’ai aussi envie de dire à toutes celles qui pensent  a priori  que ce n’est pas possible pour elles, qu’il y a plein de façons différentes d’allaiter tout en travaillant. Tout dépendra de l’âge de bébé à la reprise, de l’envie ou la non-envie de maman d’exprimer son lait, de la durée de la séparation, enfin, et surtout, de ce que chacune souhaite vivre à ce moment-là, avec cet enfant-là.

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Salle d’allaitement d’Airbus Toulouse : un lieu d’intense activité…

 

Certaines vont tirer leur lait et le confier à la personne qui accueille leur tout-petit pour qu’il continue d’en bénéficier ; d’autres vont décider de donner du lait artificiel en leur absence et proposer leur lait à la source sans restriction, de jour comme de nuit, week-end compris, dès qu’elles seront avec bébé (condition qui peut être indispensable pour que la lactation se maintienne correctement, un minimum de 3 stimulations par 24h. étant nécessaire) ; d’autres encore vont trouver toutes les solutions possibles pour que la reprise soit plus tardive, même si les conditions économiques ne sont pas faciles, afin que bébé soit plus grand le moment venu ; d’autres enfin, vont s’acheminer vers un sevrage en douceur, diminuant peu à peu les tétées.

C’est pour cela qu’il est important de « préparer » la reprise du travail. Bien trop souvent, dans l’inconscient collectif, « préparer la reprise du travail » = « faire prendre un biberon à bébé ». A mon sens, ceci est loin d’être la priorité, même si cela peut faire partie des questions à se poser. D’abord parce que bébé saura très bien qu’à la maison c’est d’une manière et qu’à la crèche ou avec nounou c’est d’une autre. Et puis s’il n’en veut décidément pas le biberon n’est pas une obligation, on trouvera une autre solution. Ensuite, parce que cela peut engendrer du stress à la fois chez les parents, le bébé et la ou les personnes qui l’accueilleront (autant profiter du moment présent avec bébé pour l’allaiter sans se poser de question…). Enfin, parce qu’il y a tant d’autres choses à envisager, pêle-mêle : allongement possible du congé maternité ? Poursuite d’un allaitement exclusif ou mise en place d’une alimentation mixte ? Tirer son lait avec un tire-lait ? Lequel ? Dans quelles conditions ? Aménagement des horaires de travail ? Quelle connaissance la nounou ou la crèche ont de l’allaitement ? Effectivement, quand même, comment lui donner le lait ? Etc, etc…

Alors oui, préparer son retour au travail en faisant une liste de ce qui nous conviendrait à nous, en s’informant auprès d’autres femmes qui ont vécu ce passage (le blog « A tire d’ailes », blog des femmes qui allaitent et travaillent, de ma collègue Véronique Darmangeat est une ressource richissime ; des réunions de soutien à l’allaitement le sont également), en se documentant, en dialoguant avec papa et nounou, bref en cherchant des pistes. Sans oublier, encore et toujours, de vérifier que l’information que l’on nous transmet n’est pas de l’ordre de la rumeur infondée mais bel est bien un élément valide et validé. L’allaitement est loin d’être une science exacte, deux belles inconnues s’y rencontrent : une femme et son enfant. Deux individualités qui, depuis qu’elles se sont prises dans les bras, apprennent à vivre ensemble, s’apprivoisent peu à peu. La reprise du travail est une nouvelle étape de découverte, qui va peut-être se passer sans aucun souci ; qui va peut-être donner lieu à des doutes et des hésitations, des ajustements nécessaires, des allers et des retours en arrière ; étape qui va, à coup sûr, faire grandir tout le monde.

Une de mes amies, animatrice à La Leche League, m’a récemment raconté comment, il y a une quinzaine d’années, alors qu’elle installait une exposition sur l’allaitement dans un hôpital parisien, une pédiatre l’avait verbalement (et violemment) agressée, lui disant en substance qu’elle pouvait dire ce qu’elle voulait sur l’allaitement mais que « ça » c’était de la foutaise, que c’était entretenir les femmes dans un mensonge, qu’il fallait immédiatement qu’elle enlève ses affiches sur le sujet. «Ça» c’était « Allaiter et travailler, c’est possible »… Depuis, un long chemin a été parcouru, pas forcément dans les textes de loi (cf texte de V. Darmangeat sur la question) mais dans l’esprit des femmes : oui, elles savent que c’est possible ; elles savent aussi qu’il va parfois falloir qu’elles s’imposent. Il reste encore beaucoup à faire en la matière pour continuer à faire avancer les choses, à faire bouger les mentalités et évoluer les pratiques : nous sommes chacune l’un des maillons de la chaîne, agissons chacune à notre niveau.

Je continue à rêver…

« Passe le au « bibi », ce sera plus simple ! »

Ah ce fameux, « bibi », « bib », « biberon » ! Si simple et si magique… Loin de moi l’idée de vouloir alimenter la « guerre » biberon vs sein : elle est totalement stérile, inutile et infondée. Le biberon est un outil qui peut rendre de grands services et celui qui l’a inventé a plutôt eu une bonne idée. Je ne serais même pas là pour en parler s’il n’avait pas existé (heu… remarquez, je dis n’importe quoi, j’aurais alors sûrement été allaitée 😉 ) J’ai seulement envie que l’on arrête d’énoncer le plus sérieusement du monde des vérités qui n’en sont pas.

La simplicité, signifie pour moi que l’on va droit au but, que l’on ne s’embarrasse pas de contraintes en tout genre, que l’on se pose le minimum de questions pour parvenir à son objectif.

bibrieurDans un certain sens, oui, le biberon est plus simple : on achète ce qu’il faut, on suit des recommandations précises sur une quantité de lait et un nombre de repas, et roule jeunesse ! Bébé est nourri. Dans un autre… j’ai vraiment du mal à y voir quoi que ce soit de simple : acheter et donc choisir (biberons, tétines, lait en poudre), chauffer, vérifier, donner, jeter, laver, puis recommencer au repas suivant ; que des verbes d’action qui me donne le tournis.

On ne m’ôtera pas de l’idée qu’allaiter est un truc de grosse paresseuse. Donc, d’une simplicité déconcertante.

Imaginez un peu, bébé numéro 1 arrive d’ici quelques semaines, et déjà vous vous dites, « finies les grasses matinées, terminés les week-end décidés au dernier moment, les nuits tranquilles, et puis tout ce bazar dont il faut s’équiper… », bref vous voyez bien quelque part tout le côté déplaisant de la belle aventure qu’est l’accueil d’un nouveau-né. Mais bon, c’est comme ça, il faut y passer, et puis c’est tout.

Et bien non, vous pouvez aussi imaginer les choses différemment.

Certes, bébé se réveille la nuit (je rappelle juste en passant que c’est totalement PHYSIOLOGIQUE et que jusqu’au moins 4 à 5 ans un enfant n’a pas le même rythme de sommeil qu’un adulte, qu’il soit allaité ou non) mais il suffit à maman de « rouler » d’un côté ou de l’autre, d’ouvrir un œil, de rassasier bout d’chou et hop ! C’est reparti pour un tour de sommeil. Quant à papa, lui, il n’a même pas à bouger une oreille et le lendemain il sera tout frais pour prendre la relève à un moment ou un autre. Si vous n’êtes décidément pas du matin ? Même scénario que pour la nuit et même nouveau plongeon dans les bras de Morphée 1 ou 2 heures de plus, en tout cas au cours de la première année. Pour ce qui est des escapades imprévues, aucun souci, quelques couches dans un sac et c’est parti !

Bref, allaiter, c’est simple. Sauf que cela ne l’est pas forcément dès le début, que cela peut être difficile, déroutant, effrayant même. Toutefois, le fait de savoir que cela peut devenir quelque chose de banal, facile et… simple fait luire une lumière là-bas, tout là-bas, au bout du tunnel. Une lumière qui donne envie de tenir bon, de chercher à ce que tout s’apaise, de trouver une solution, sa solution, celle qui convient à toute la famille. Je vous assure que le jeu en vaut la chandelle.

Une mention toute spéciale pour ces femmes qui ont choisi (ou parfois subi le fait) de « tire-allaiter » : tirer leur lait et le donner au biberon. Je ne peux que saluer leur persévérance et leur énergie tant leur tâche est loin d’être des plus simples…

 

 

Inexium, Gaviscon… je vous mets autre chose ?

Je vous informe d’une épidémie absolument épouvantable qui touche tous les bébés de manière générale, mais j’ai l’impression qu’elle est encore plus présente chez les bébés allaités : le RGO. Qu’est-ce que ce truc là ? C’est contagieux ? Le Reflux Gastro Oesophagien. A priori ce n’est pas contagieux puisque « mécanique » or il y a comme une épidémie qui se propage pourtant depuis plusieurs années. A toute épidémie, ses molécules chimiques toutes puissantes qui en règlent « magiquement » les symptômes : des médicaments.

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Je pense que vous sentez ma pointe d’agacement. Loin de moi l’idée de dire que le RGO n’existe pas. De nombreux bébés en souffrent véritablement comme de nombreux bébés sont multi-allergiques, allergies très souvent cause de RGO. Des bébés qui vont mal et dont les mamans ne sont pas prises au sérieux parce qu’elles allaitent et que tout ce qui ne va pas bien chez leur bébé est « la faute de l’allaitement », non celle d’une éventuelle difficulté physiologique chez leur enfant. Des parents qui ont vécu cela pourront, je l’espère apporter leur témoignage en complément de ces lignes.

Aujourd’hui je m’intéresse plutôt à ces « bébés RGO » qui ont eu le malheur qu’on leur appose très rapidement cette étiquette. Parce qu’ils pleurent beaucoup, parce qu’ils sont énervés pendant la tétée, parce qu’ils se tortillent et semblent souffrir après la tétée. Visiblement ils ne vont pas bien. Ils ont besoin d’aide, tout autant que leurs parents douloureusement impuissants. Mais cette aide doit-elle forcément être médicamenteuse ?

Je me souviens de cette amie, il y a très longtemps, alors que nos bébés avaient 3 mois qui me disait « c’est dingue le nombre de médicaments qu’ils prennent à cet âge ! » et moi de la regarder avec certainement une lueur d’incompréhension dans l’oeil en répondant un « heuuuuu, j’sais pas » peu soutenant.

Je me souviens aussi  plus récemment de ce bébé dont la maman, encore à la maternité disait, « mon deuxième bébé RGO »… Comme si c’était le deuxième petit brun, ou la deuxième petite fille ! En discutant, je lui ai proposé de laisser du temps à son nourrisson pour trouver ses marques. Il venait juste de débarquer parmi nous et il ne rentrait pas aussitôt dans un moule ? Rien de plus normal non ? Je vais encore une fois reprendre une de mes phrases favorites : bien souvent le temps est un allié en matière d’allaitement ; 8 jours plus tard, la maman reconnaissait que son tout petit n’avait rien d’un « bébé RGO »…

Dans mes consultations allaitement il m’arrive  bien sûr de voir des bébés tendus, clairement mal à l’aise ; alors, avec leurs parents, je cherche des pistes… Comment se passe la journée ? Est-ce qu’il semble agité ainsi après chaque tétée ? Qu’en est-il des tétées de nuit ? Y a t-il des allergies dans la famille ? Pouvez-vous me raconter sa naissance ? Quelle est votre position d’allaitement favorite ? Pouvez-vous me décrire une tétée ? Etc, etc… Cela prend certes du temps. Un temps précieux pour écouter, accueillir, accompagner, envisager différentes solutions. Un temps qui permet d’aller à la rencontre de cet inconnu qu’est le nouveau-né. Ensemble nous ne manierons pas une baguette magique qui aplanira toutes les difficultés, mais ensemble nous tenterons d’aller à la découverte de la cause plutôt que de stopper l’effet systématiquement à l’aide de la chimie.

  • Pour information, les éléments diffusés auprès du grand public donnent la posologie de l’Inexium, sur prescription médicale, uniquement pour adultes et enfants de plus de 12 ans, pour les enfants à partir de 1 an, il faut consulter la notice. Rien donc sur les nourrissons…
  • Quant au Gaviscon, voici la posologie habituellement recommandée auprès du grand public, toujours sur prescription médicale :
    – Nourisson de 4 à 18 mois: 2,5 ml de suspension buvable Nourrisson après    chacun  des 4 repas.
    – Nourisson de 2 à 4 mois : 2 ml de suspension buvable Nourrisson après chacun des 5 repas.
    – Nourisson de 1 à 2 mois : 1,5 ml de suspension buvable Nourrisson après     chacun des 5 repas.
    – Nouveau-né de 0 à 1 mois : 1 ml de suspension buvable Nourrisson après     chacun des 6 repas.

         Ce qui sous-entend que bébé est réglé comme une horloge suisse dans le rythme              de ses tétées… 

Et si on parlait allaitement à la radio ?

Aujourd’hui, je vais vous parler d’allaitement « pour de vrai » : RCF Tarn m’a donné l’opportunité de m’exprimer sur le sujet et j’y suis allée avec beaucoup de plaisir. J’ai découvert un monde qui m’était totalement inconnu de ce côté-là des coulisses et pour, en plus, parler de mon sujet favori : le bonheur total !

rcf

Je vous propose ci-dessous les liens vers les émissions « Incroyables aliments » qui ont été diffusées en avril, mai et juin de cette année. Il vous suffit de cliquer sur la date de celle qui peut vous intéresser. D’accord, cela vous prendra davantage que 2 minutes de lecture (chaque émission dure 10mn) mais rien ne vous empêche de continuer à « surfer », préparer le dîner, régler les dernières factures ou câliner un petit, tout en prêtant une oreille (attentive ;)) à mes propos que j’espère intéressants. Bien sûr, je vous invite à y revenir en plusieurs fois…

Merci pour votre attention !

Emission du 21 avril 2015 Les thèmes abordés :

  • Qu’est qu’une consultante en lactation IBCLC ?
  • Où en est-on en matière d’allaitement en France ?
  • S’informer avant la naissance : les différentes ressources

Emission du 19 mai 2015 – Les thèmes abordés :

  • Qu’est-ce qu’une consultation en allaitement ?
  • La place du papa dans l’allaitement
  • Allaitement et santé publique

Emission du 23 juin 2015 – Les thèmes abordés :

  • L’exposition et le livre « A chacune son chemin pour un allaitement paisible », la SMAM
  • Allaitement et reprise du travail