L’autre jour, une jeune maman me faisait part de sa difficulté à apaiser son bébé le soir autrement que dans ses bras, au sein. Le papa se sentait impuissant et inutile puisque bébé « préférait » Maman. L’âge du nourrisson ? 6 semaines.
Seulement 6 semaines depuis que le bercement continuel s’était soudainement arrêté ; 6 semaines depuis que la rencontre de toute une vie avait débuté. Si on y réfléchit bien, qu’est-ce que 6 semaines, 3 mois, 6 mois voire 18 mois ou plus, au regard d’une vie entière ?
Peu et beaucoup à la fois. Peu parce que le temps passe à une vitesse phénoménale durant cette période, au rythme tout aussi incroyable des changements de bébé …. Beaucoup parce que l’on peut avoir hâte de dormir de manière plus continue, de voir se transformer les gazouillis en paroles, et les longues périodes de sommeil diurnes en joyeuses interactions.
Papa peut aussi se sentir mis de côté, s’il a déjà vécu ainsi la période de grossesse, heureux mais légèrement envieux. J’ai un scoop pour vous : hommes et femmes ne sont pas égaux ; les uns peuvent faire des choses que les autres ne vivront jamais et vice-versa. Et ce n’est pas près de finir cette histoire. Pareil pour l’allaitement : c’est la suite naturelle de la grossesse (j’ai un peu de mal avec ce mot, allez savoir pourquoi…) et nous avons des attributs spécifiquement féminins qui nous permettent de la vivre. En plus, c’est pratique parce qu’il y a tout en un (enfin, en deux…) : alimentation, réconfort, câlins. Avouez qu’il y a de sacrés bonnes raison d’être envieux de cela non ?
Alors comment faire pour trouver sa place en tant que Papa ? Au moment même où je commençais à écrire ce billet un « papallaitant » (comme il se nomme lui-même, cette « espèce » existe, allez voir sur Internet) a eu la bonne idée de m’envoyer son témoignage (Merci Emmanuel !) dont j’extrais ces quelques lignes : « Je pense que l’allaitement renforce les liens, pas seulement entre une mère et son enfant donc, mais aussi dans un couple car c’est un mode de vie familial, il est important que le père fasse partie de l’allaitement, et il est important qu’il COMPRENNE QUE C’EST IMPORTANT. Ce que j’aime en tous cas dans « notre » allaitement, c’est que j’en suis acteur et moteur aussi, et que c’est quelque chose que je vis, pas que je « vois vivre » ».
Concrètement qu’est-ce que cela donne un papa qui vit l’allaitement ? Il « protège » la bulle mère-bébé des remarques et présences intrusives ; il a une confiance totale dans la capacité de sa compagne à nourrir leur enfant, même dans les périodes de doutes et de difficultés ; il prend le relais dès que possible en promenant, câlinant, donnant le bain ; il ne baisse pas les bras même s’il ne comprend pas tout et n’y connait rien en allaitement : il aide sa compagne à trouver les ressources adéquates.
S’il vous plaît, Messieurs, votre rôle auprès de votre compagne et de vos enfants est primordial : acceptez seulement qu’il ne ressemble pas très vite à ce que vous aviez imaginé. Laissez du temps au temps ; ne cédez pas aux sirènes de notre société qui voudraient imposer l’autonomie quasi-immédiate à nos tout-petits. Comme imposer aux parents la place idéale de parents idéaux dès les premières heures de bébé.
Que chaque membre de cette nouvelle famille accepte de prendre le temps de l’apprivoisement.
Cet article mérite un commentaire.
Sans le soutien du Papa, l’allaitement serai pour moi un chemin bien compliqué.
Un geste tendre, un regard doux pendant que son fils tète et je me sens remplie d’amour comme jamais. Il a sa place !
Un pleur dans la nuit « Chérie tu veux que je t’apporte bébé ? » ou pendant un cododo » Chérie tu as besoin de quelque chose ? »
Des longues discussions sur le sujet également. Bref ! Un Papa au top investi dans la relation avec son enfant.
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Je suis totalement d’accord : une implication de papa est une chance de plus pour vivre l’allaitement que l’on souhaite…
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